Télescope est de retour! Nous espérons que vous passez un bel été plein de siestes et de pauses fraîcheur. Pour une fois, comme il s’est écrit beaucoup de belles choses pendant notre absence, il y a quatre articles principaux dans ce numéro, ce qui nous permet de vous en proposer deux de chez Usbek & Rica.
On a visité l’appartement low-tech du futur
Fascinante expérimentation d’un mode de vie low-tech dans un appartement de 26 mètres carrés à Boulogne-Billancourt en bordure de Paris. L’objectif global est d’atteindre les critères de durabilité de l’ONU en matière de gaz à effet de serre, soit moins de 2 tonnes de CO₂ par an et par personne, de manière accessible et agréable. Le projet inclut la culture de champignons, la récupération de l’eau de douche pour nourrir des plantes en bioponie, et un système de toilettes « vivantes » qui transforme les déchets en compost grâce à des larves de mouches. Pour l’alimentation, ils s’approvisionnent en produits bio et locaux, avec un budget de 6 euros par jour et par personne.
+4° C : La prospective aussi doit s’adapter
L’auteur propose d’adapter la prospective face aux défis écologiques contemporains, notamment en raison de l’accélération des phénomènes climatiques qui remettent en question les modèles prédictifs traditionnels. Pour naviguer ces incertitudes, il devient essentiel de prioriser certains risques et d’identifier des opportunités afin de réorienter proactivement les organisations vers des espaces plus sûrs. De plus, une approche intégrant les sciences sociales est nécessaire pour établir un réseau de variables qui enrichira les scénarios prospectifs, tout en tenant compte des interactions complexes entre le système terrestre et les sociétés humaines. Autrement dit, il s’agit d’orienter des processus prospectifs non seulement vers des horizons de temps, mais aussi vers des hypothèses climatiques (+4° C par exemple).
La liminalité automatisée
Article intriguant concernant l’utilisation des LLM (grand modèle de langage) dans la prospective et la recherche sur les futurs. Les auteurs proposent que ces disciplines, « identifiées comme interdisciplinaires et intrinsèquement liminales », intègrent « les “hallucinations” ou les inexactitudes des LLM et qu’elles soient redéfinies comme des scénarios imprévus apportant des contributions cruciales aux visions de l’avenir ». En d’autres termes, leur altérité et leurs « mauvaises » réponses peuvent être une fonctionnalité, et non un bogue, en nous aidant à trouver des idées originales dans le cadre de projets de prospective.
Les trois C des données à l’ère de l’IA
Eryk Salvaggio propose trois aspects clés à considérer pour les données à l’ère de l’IA : le contexte, le consentement et le contrôle. Il évoque les difficultés à traduire dans un cadre juridique les émotions citoyennes suscitées par l’IA, la nécessité de mettre en place des politiques donnant la priorité au contrôle individuel de l’utilisation des données, et explique ses préoccupations quant à la perte de contrôle des données personnelles dans les systèmes d’IA. Salvaggio plaide en faveur de l’établissement de normes protégeant les droits relatifs aux données et encourageant la transparence dans les pratiques.
◗ Les films de science-fiction ont changé depuis les années 50. Dans cet essai visuel, Alvin Chang montre comment les films de science-fiction sont devenus plus sombres et plus complexes depuis les années 1950, époque à laquelle de nombreux films se déroulaient dans le présent et présentaient une menace existentielle claire qui était ensuite surmontée.
◗ Le design est politique. « Chaque choix, qu’il soit mineur ou profond, esthétique ou structurel, fonctionnel ou architectural, aura des conséquences sur notre rapport à l’outil et peut avoir des effets sociaux. Ainsi, chaque choix doit s’appuyer sur des intentions, principes et valeurs clairement affirmés. »
◗ Superbe vision d’une UQAM qui s’ouvrira à la population bigarrée du Quartier latin. Le projet Métamorphose aspire à en faire un « quartier apprenant », reliant la vie universitaire à la communauté locale et transformant la bibliothèque en un « lieu de vie » où les gens peuvent étudier, se détendre et socialiser, tout en intégrant des espaces pour des activités communautaires.