Télescope 36
Les quatre prismes de l’anticipation
Matthieu Gioani et Romain Fenouil présentent quatre prismes complémentaires permettant aux organisations d’appréhender le futur: la menace, l’opportunité, la contrainte et l’idéal. Chaque prisme étant défini par des caractéristiques telles que le focus, les principes structurants, l’état final recherché et la façon de voir le monde. L’auteur souligne l’importance pour les organisations de reconnaître leur prisme dominant et d’explorer plusieurs de ces prismes pour enrichir leur réflexion stratégique. Il insiste finalement sur la nécessité d’adopter le prisme de la contrainte dans le contexte actuel de raréfaction des ressources et de tensions croissantes. Notons que, malgré le vocabulaire similaire, les auteurs ne parlent pas ici de création de scénarios lors d’un processus de prospective, mais plutôt d’une posture d’observation.
L’IA pour résumer des États généraux
Un peu curieux cet article en deux parties dans Le Devoir. C’est sur la fascinante seconde partie que nous attirons votre attention. Suite aux États généraux de l’itinérance, à Québec, la déclaration commune qui y fut préparée a été en bonne partie générée par une intelligence artificielle. « Hier soir, on a fait 127 versions différentes de la déclaration par différents modèles d’IA et on les a fait évaluer entre modèles d’IA par d’autres IA pour aller faire ressortir les points de divergence, les points de convergence, les angles morts, etc. » Tous les documents produits pendant les discussions ont été « ingérés » par l’outil, qui isolait ensuite les thèmes récurrents. Quand on sait que certaines déclarations de ce type peuvent demander 18 mois de travail, cet essai semble prometteur. Notons tout de même que la période de synthèse étant elle-même d’une grande importance, une solution hybride mélangeant outil et réflection humaine serait peut-être de mise.
Imaginer l’avenir en collaboration peut rapprocher les gens
Imaginer ensemble un avenir commun peut renforcer de manière significative les sentiments de proximité et de connexion entre les individus, comme l’ont démontré des recherches récentes. Cette étude a exploré le concept de co-imagination, où les participants ont travaillé ensemble pour envisager des expériences futures positives, conduisant à des liens plus forts par rapport à ceux qui ont imaginé indépendamment ou se sont engagés dans des tâches sans rapport. Le processus de co-imagination favorise non seulement les liens sociaux, mais aide également les individus à aligner leurs visions de l’avenir, ce qui en fait un outil précieux pour renforcer les relations. Dans l’ensemble, la co-imagination semble être une première étape importante vers la création d’un avenir commun, soulignant la nature collective de nos aspirations.
◗ La discrimination génétique nous guette tous. On y traite du problème croissant de la discrimination génétique aux États-Unis, où les assureurs peuvent refuser ou modifier la couverture sur la base des informations génétiques des individus, malgré les protections offertes par la loi sur la non-discrimination en matière d’informations génétiques (Genetic Information Nondiscrimination Act, GINA). Étant donné que de plus en plus de personnes se soumettent à des tests génétiques, celles qui présentent des mutations identifiées risquent de voir leurs primes augmenter ou de se voir refuser des polices, même si elles sont asymptomatiques.
◗ Google dévoile une puce quantique « époustouflante ». Annonce peut-être aussi intéressante pour les promesses du quantique que pour le spin de tels dévoilements, puisqu’on y mentionne aussi que « Willow est, pour l’instant, un dispositif largement expérimental, ce qui signifie qu’un ordinateur quantique suffisamment puissant pour résoudre un large éventail de problèmes du monde réel est encore à des années – et à des milliards de dollars – de se concrétiser ».
◗ Des sons pour combattre le bruit urbain. Des chercheurs de l’Université McGill ont mené une expérience au parc des Fleurs-de-Macadam à Montréal pour atténuer le bruit urbain en introduisant des sons de nature, de mer et des synthétiseurs. Les résultats ont montré que ces environnements sonores réduisaient la perception des bruits de la circulation et des chantiers de construction, les sons de synthétiseurs étant les plus efficaces. Ce projet s’inscrit dans une recherche plus large sur le masquage du bruit, qui pourrait avoir des implications sur la santé mentale et physique des citadins.