Les IA ne sont pas des outils !
Cet entretien mené par Elsa Ferreira souligne que les intelligences artificielles (IA) ne doivent pas être considérées simplement comme des outils, car cela minimise leur impact et leur complexité. Selon le philosophe Vincent Bontems–s’appuyant sur les travaux de Gilbert Simondon–l’IA est davantage une « machine » ou un « individu technique », ce qui entraîne une relation où les humains deviennent souvent des « spectateurs » plutôt que des acteurs. Cette compréhension imprécise des concepts techniques conduit à une vision réductrice de l’IA comme étant un moyen neutre, sans reconnaître les implications éthiques et sociales de son utilisation. Il est donc crucial de développer une meilleure compréhension de la technique pour naviguer de manière plus saine et rationnelle dans cette réalité technologique.
◗ Pour aller plus loin: certain.e.s verront peut-être une opposition à la pensée d’Ursula Franklin. Comme la perspective « outils » est importante présentement, prenons un moment pour distinguer les deux. Simondon, cité ci-dessus, se concentre sur l’évolution et la concrétisation des objets techniques, en mettant l’accent sur leur genèse et leur intégration dans des systèmes complexes. Franklin, de son côté, analyse la technologie comme un système sociotechnique global, en insistant sur ses implications sociales et politiques. Leurs approches offrent des perspectives complémentaires sur la manière dont les outils et les technologies influencent et façonnent la société humaine.
Les ados luddites ne veulent toujours pas de vos likes
En 2022, le New York Times analysait la relation complexe des adolescents avec les réseaux sociaux, montrant comment certains jeunes adoptaient alors une posture « luddite » en limitant volontairement leur usage de la techno–particulièrement les téléphones intelligents–pour préserver leur bien-être. Ils mettaient en avant la nécessité d’un usage équilibré et de stratégies éclairées pour mieux naviguer dans cet environnement numérique. Cette année, la journaliste Alex Vadukul est retournée discuter avec le groupe, maintenant à l’université (college). Ils et elles ont poursuivi leur style de vie et portent maintenant un petit mouvement.
◗ Dans les mêmes eaux: Comment la Suède assume son côté somnolent. « À l’ère de la connectivité incessante, le sommeil est devenu le luxe ultime et a donné naissance à une nouvelle tendance : le tourisme du sommeil, où les voyageurs en manque de sommeil choisissent leur hôtel en fonction de son menu d’oreillers ou s’inscrivent à des retraites de sommeil loin de tout, avec des activités sur mesure pour induire le sommeil. »
Magasinage autonome
Le dépanneur Mamie Clafoutis à Montréal a adopté un système de magasinage autonome où les clients peuvent se servir sur les étagères et payer via leur téléphone, sans caissier. La technologie de Leav permet également aux clients d’entrer dans les magasins à des moments où le personnel n’est pas présent, en utilisant un code QR et une préautorisation de paiement. Ce modèle, qui vise à réduire les files d’attente, s’est également étendu à d’autres commerces, comme le dépanneur LIB à Saint-Léandre, accessible 24 heures sur 24 grâce à une application. Des géants comme Amazon et Walmart explorent eux-aussi des technologies avancées pour automatiser le processus d’achat, utilisant des caméras et des systèmes RFID pour suivre les clients et leurs articles.
◗ Ce qu’une pomme bleue peut vous apprendre sur le design. L’auteure explique comment le design est intrinsèquement influencé par la langue et la culture, notant par exemple que l’interprétation des couleurs, des mots et des symboles peut varier considérablement d’un contexte culturel à l’autre. Elle mentionne les Japonais, qui utilisent le terme « ao » qui englobe à la fois le bleu et le vert, ce qui donne lieu à des adaptations uniques, comme la teinte bleutée des feux de circulation, pour s’adresser à la fois aux locaux et aux touristes. Elle met aussi en évidence l’hypothèse Sapir-Whorf, qui suggère que la structure et le vocabulaire d’une langue façonnent la façon dont ses locuteurs perçoivent le monde, ce qui a des impacts sur des domaines très variés. Par exemple, la plupart des pays de l’ouest considèrent que le passé est derrière et que le futur est devant, alors que les Aymaras d’Amérique du Sud considèrent que le passé est devant (là où on peut le voir) et que le futur (qu’on ne peut pas voir) est derrière.
◗ Thomson Reuters remporte la première grande affaire de droits d’auteur sur l’IA aux États-Unis. Décision importante. Pour déterminer si « l’utilisation équitable » (fair use) s’applique, les tribunaux utilisent un test à quatre facteurs, examinant la raison de l’œuvre, la nature de l’œuvre (poésie, non fiction, lettres privées, etc.), la quantité d’œuvres protégées par le droit d’auteur utilisée et l’impact de l’utilisation sur la valeur marchande de l’œuvre originale. Thomson Reuters a gagné sur deux des quatre facteurs, mais Stephanos Bibas, Juge à la Cour d’appel des États-Unis, a désigné le quatrième comme étant le plus important, et a jugé que la compagnie Ross Intelligence « avait l’intention de concurrencer Westlaw en développant un substitut sur le marché ».
◗ Beau reportage par l’équipe de Découverte, concernant les récifs artificiels imprimés pour protéger les berges. « Pour contrer les effets néfastes des changements climatiques sur les infrastructures et les environnements côtiers, des chercheuses et des chercheurs québécois utilisent l’impression 3D de béton pour créer des récifs artificiels destinés à réduire l’érosion des berges. »