Télescope 18

Écrit par La Société des demains le 6 mars 2024

« Voix synthétiques du passé. » Image générée avec Midjourney. « Voix synthétiques du passé. » Image générée avec Midjourney.

L’état de la culture en 2024

Diagnostic assez sombre de la part de Ted Gioia au sujet de la culture en 2024. Il souligne l’émergence d’une culture post-divertissement et l’essor de plateformes de contenus courts et addictifs qui remodèlent l’économie créative. Il explique comment les plateformes technologiques alimentent une culture axée sur la dopamine, entraînant des comportements de type addictif et des effets négatifs sur la santé mentale. Gioia met en garde contre les dangers de ce nouveau paysage culturel, où l’activité compulsive remplace les formes traditionnelles de culture et de divertissement, affectant finalement la société à grande échelle. À remarquer particulièrement; son visuel représentant plusieurs formes de cultures et leur transition, de la « culture traditionnelle lente » à la « culture moderne rapide », puis à la « culture de la dopamine ».

« La Tech militarise nos démocraties »

Dans cet entretien, Asma Mhalla, politologue et spécialiste des enjeux géopolitiques de la tech, met en garde contre la militarisation des démocraties par la technologie. Elle souligne que les technologies sont portées par des acteurs aux agendas idéologiques, entraînant des batailles culturelles sous-jacentes. Mhalla appelle à repolitiser les enjeux technologiques et à comprendre que la tech est avant tout politique, et met en lumière les défis posés par l’hyperpersonnalisation de masse et l’hypervitesse induite par les technologies. Si l’usage répété des mots « guerre » et «militarisation » nous paraît un peu surfaite, l’analyse de fond de l’auteure est plutôt juste et importante à considérer.

L’informatique spatialisée, le métavers, les termes oubliés et les idées renouvelées

Matthew Ball traite de l’évolution de la terminologie et des idées liées au spatial computing, au métavers et à la réalité virtuelle (RV) depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui. Le terme « métavers », inventé dans Snow Crash de Neal Stephenson, s’est popularisé ces dernières années pour décrire un univers numérique qui s’étendrait sur tous les mondes réels et non réels. Cependant, ce terme a également été associé à la Réalité Virtuelle et s’avère pour certains trop limitatif et étroit. Certaines organisations qui l’utilisaient auparavant ont donc commencé à l’abandonner, tandis que d’autres utilisent des termes alternatifs tels que spatial computing ou « omnivers ». Apple, Facebook, Tencent et Microsoft, entre autres, travaillent au développement de technologies spatialisées pour permettre aux utilisateurs d’interagir avec l’internet en 3D grâce à différents produits et plateformes, englobant la RV, la RA et la RM.


Google paie certains médias écrits pour qu’ils testent une plateforme d’IA générative pré-commercialisation. Dans le cadre de cet accord, il doivent utiliser la suite d’outils pour produire un certain volume de « contenus » pendant 12 mois. En retour, les organes de presse reçoivent une allocation mensuelle d’un montant annuel à cinq chiffres, ainsi que les moyens de produire gratuitement des contenus pertinents pour leur lectorat.

À l’ère de l’IA Sora, quel cinéma? Un producteur hollywoodien a annulé la construction de nouveaux studios en raison des avancées de l’intelligence artificielle, incarnée par Sora, qui pourrait réduire les besoins de tournage pour le cinéma et la télévision. Malgré des questionnements valides, on pourrait tout de même se demander si le producteur en question perçoit vraiment un danger si imminent, ou si l’IA sert ici de bouc émissaire.

◗L’arrondissement de Lachine à Montréal envisage de construire une petite centrale thermique reliée à un vaste réseau souterrain qui alimenterait éventuellement 7800 habitations dans un tout nouveau quartier. Le projet est en gestation depuis neuf ans mais la crise imminente de surplus d’électricité l’a rendu encore plus pertinent. Les études laissent d’ailleurs entrevoir une réduction de la consommation d’électricité allant jusqu’à 50 % dans ce futur quartier.


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