Télescope

L’équipe de la Société des demains est constamment à l'affût de signaux du futur, ces bribes de possibilités et indices de changements. C’est ici, dans Télescope, que nous répertorions les signaux les plus utiles, ainsi que les tendances et conclusions que nous en dégageons. Que ce soit par l’infolettre du même nom – envoyée aux deux semaines – ou directement sur cette page, restez au courant de nos explorations.

Image tirée de ‘Dear Alice,’ un film d’animation solarpunk.

Des futurs solarpunks

Écrit par Patrick Tanguay le 7 février 2024

Sans décliner une liste de raisons potentiellement déprimantes, il est facile de comprendre pourquoi tout un chacun tente de comprendre les possibilités du futur et de se projeter dans un futur souhaitable. Parfois il est possible de procéder de façon structurée avec un processus de prospective, alors que d’aucuns rêvent avec un bon roman de science fiction. Quelque part entre ces deux idées se trouve le solarpunk qui n’a commencé ni par une recherche, ni par un livre culte, ni par une esthétique mais par une question, un espace conceptuel. Avec un but, mais sans règles.

Un mouvement de fiction spéculative, d’art, de mode, de technologie et d’activisme qui cherche à répondre à la question et à l’incarner : À quoi ressemblerait une civilisation durable et comment pourrions-nous y parvenir?
Jay Springett, Solarpunk : Un conteneur pour des avenirs plus fertiles

Posée en 2012, cette question a donné naissance à un mouvement «polyphonique » au sein duquel une variété de voix imagine des nouvelles, des vidéos, une esthétique. Le solarpunk est complètement de notre époque par les enjeux qui lui ont donné naissance mais aussi par sa décentralisation et son existence foisonnante sur internet. Adam Flynn, un des premiers commissaires (steward) du mouvement, l’expliquait de cette façon.

Nous avons besoin de ces grands futurs dans de nouvelles directions, vers des projets qui vont au-delà des jouets cool pour les gens riches. Nous essayons de faire du Solarpunk un concept / une esthétique / un mouvement de design fiction / un cadre pour les jeux de rôle parce que nous avons besoin de bannières autour desquelles nous rallier, et il y a du pouvoir dans la formation de sous-cultures autour d’idées fortes.

Le solarpunk est aussi de son temps dans son intention, réussie, d’inclure des voix hors du monde occidental (la première collection de nouvelles a été publiée au Brésil) et en faisant une grande place aux artistes LGBTQIA+. Le solarpunk est donc résolument décolonisé et queer, inclusif dès sa naissance, dans le but d’imaginer des futurs qui le seraient tout autant.

Le solarpunk évolue avec les créations de chacun, imagine des futurs durables, prône le rêve mais veux de vrais réponses, transcende le cynisme, existe de par le monde et sur toutes les plateformes ou les créateurs peuvent se regrouper. Il n’y a pas de centre, uniquement des frontières en mouvement.

Vert, égalitaire, solaire, non-binaire, décroissant, post-capitaliste, non-hiérarchique, multiple, entremêlé, accueillant, plus qu’humain, complexe, ouvert. Le solarpunk se veut donc non pas une, mais une multitude de réponses aux questions anxiogènes d’aujourd’hui. Des futurs durables qui transcendent la dystopie vers laquelle nos fils de nouvelles semblent trop souvent nous diriger.


L’infolettre de cette semaine

Scène de ville solarpunk.

Télescope 16

Écrit par La Société des demains le 7 février 2024

Le changement lent peut être radical

Superbe texte de Rebecca Solnit où elle fait valoir que les changements radicaux se produisent souvent lentement au fil du temps, plutôt que par le biais d’événements soudains et transformateurs. Elle note que les histoires de conversions ou de percées soudaines peuvent être trompeuses, car le changement est souvent le résultat d’étapes progressives, d’engagement et de persévérance. Solnit insiste sur le fait que pour changer les choses, il faut d’abord être capable de les voir et de reconnaître le pouvoir des gens ordinaires et des mouvements de fond. Un peu dans la même veine (oui oui) mais sur un tout autre ton, l’entraîneur des Canadiens, Martin St-Louis, parle quant à lui de « Patience agressive ».

Les esprits sauvages

Outre les questionnements techniques et éthiques, l’émergence de l’IA nous fournit également l’occasion de réfléchir aux différentes formes d’intelligence. C’est le propos de cet excellent article dans le magazine NOEMA, traitant du rôle du langage dans la cognition supérieure, que nous appelons la conscience. Il met en lumière le cas de Victor, rare exemple d’un esprit humain développé sans langage ni société, et montre comment son expérience continue de nourrir les débats sur le rôle du langage dans la conscience. L’article traite ensuite des grands modèles de langage (LLM) et de leur capacité à imiter l’esprit humain, ainsi que de la manière dont leur émergence remet en question notre univers moral actuel.

«La ruée minière au XXIe siècle»: le mensonge de la transition énergétique

La transition énergétique nécessite une quantité importante de métaux, ce qui pose un paradoxe écologique. La journaliste Celia Izoard a enquêté sur les impacts sociaux et environnementaux des nouvelles technologies, notamment sur l’extraction minière. Les gouvernements font la promotion de cette ruée minière en promettant le développement de « mines responsables », mais malgré les certifications, les pratiques durables et les droits des travailleurs ne sont pas respectés. Selon Izoard, il faudrait limiter la consommation de métaux pour préserver l’environnement. Remplacer l’énergie fossile par l’énergie renouvelable c’est remplacer les puits de pétrole par des mines. « Cela n’a pas plus de sens que d’essayer de venir à bout de la toxicomanie remplaçant une addiction par une autre. »

Une nouvelle fracture mondiale se dessine entre les hommes et les femmes. Les visions du monde des jeunes hommes et des jeunes femmes divergent, créant un nouveau fossé mondial entre les sexes. Chez la génération Z, les jeunes femmes se montrent hyper progressistes sur certains sujets, tandis que les jeunes hommes sont étonnamment conservateurs sur d’autres.

À quand des insectes dans les épiceries québécoises ? « Du pain tranché ou des craquelins aux grillons, de la tartinade à l’ail à base de vers de farine et des ténébrions broyés à saupoudrer au petit matin dans son smoothie. Les insectes se frayent un chemin vers les assiettes. Mais plus difficilement au Québec. »

Détournement, droit d’auteur… 5 outils pour embrouiller les IA. La résistance s’organise, Usbek & Rica nous présente quelques outils conçus pour « empoisonner » les modèles d’intelligence artificielle et aider les artistes à protéger leurs œuvres.


L’éditorial cette semaine

Notre version d’un personnage tiré du premier épisode de la balado Necessary Tomorrows, The Last Impala. Créé avec Midjourney.

Télescope 15

Écrit par La Société des demains le 24 janvier 2024

Pour s’approprier l’avenir, il faut lire Shakespeare

Il y a beaucoup de spéculation autour des emplois qui seront possiblement remplacés par l’IA et ceux qui seraient mieux protégés. Il serait sûrement plus juste de dire que que l’IA reprendra des tâches spécifiques plutôt que des emplois. Si attrition d’emploi il y a, ce serait davantage lié à la réduction de postes d’un rôle X que la disparition totale dudit rôle. Au-delà de cette précision, l’auteur de cet article pour WIRED explore l’éternel débat entre la valeur des sciences humaines et celle des STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques). Soutenant que la pensée interdisciplinaire est cruciale pour l’avenir, il affirme que « les gagnants seront ceux qui peuvent faire en sorte que l’ordinateur fasse avancer les choses le plus rapidement, génère les nouvelles modes et les nouveaux engouements, les transforme en argent et passe à l’étape suivante ». Si les ordinateurs sont capables de nous comprendre, de nous obéir et de nous permettre d’être plus créatifs, alors les gens qui travaillent dans les domaines des arts libéraux (liberal arts) – oui, peut-être même les poètes – auront un avantage. 

Naître au bon moment

En prospective, on peut souvent trouver de belles pistes en cherchant l’inspiration dans des disciplines inhabituelles ou en considérant une donnée ou une tendance sous un angle différent. C’est pourquoi cet article de Martin Leclerc à Radio-Canada, concernant les dates de naissance des joueurs de la LNH, se retrouve dans notre infolettre – c’est aussi un phénomène étudié au basketball, baseball, et soccer. On peut le lire comme une représentation de biais, d’une inefficience du marché, ou même sur la force mentale dans une carrière d’élite. Biais: durant l’enfance, les joueurs un peu plus vieux semblent meilleurs et sont choisis plus souvent; inefficience: la moitié des joueurs est défavorisée par sa date de naissance, les équipes manquent donc des opportunités; force mentale: malgré tout, proportionnellement, plus de joueurs défavorisés par leur âge se rendent quand même à la LNH, possiblement pour des raisons de résilience psychologique. Et si une ligue trouvait des moyens de contourner ces statistiques?

Pourquoi tous les cafés se ressemblent

Selon Kyle Chayka, l’internet aurait conduit à une omniprésence mondiale de l’esthétique des cafés, dont beaucoup adoptent des designs et menus similaires. Cela serait dû à l’influence des plateformes numériques telles que Yelp, Foursquare, Google Maps et Instagram, qui poussent les gens vers les cafés qui correspondent à leurs préférences. Les cafés auraient tous dérivé vers le même style, malgré leur grande séparation géographique et leur totale indépendance les uns par rapport aux autres, car ils sont tous connectés par les réseaux. Chayka sous-entend que cette esthétique est répandue partout, alors que son ubiquité s’adresse à un certain type de clientèle. On peut très bien éviter cet « airspace » (le royaume des cafés, bars, coworking et autres, qui partagent les mêmes caractéristiques partout où vous allez). Ceci dit, c’est quand même un exemple fascinant de l’interaction entre le monde physique et le numérique, alors que des modes de réseaux ont une influence sur le monde réel.


Necessary Tomorrows Superbe balado créée pour Al Jazeera par le documentariste et lauréat du prix Peabody Brett Gaylor. Chaque scénario spéculatif est présenté comme un court documentaire et incite à la réflexion sur différents sujets. Le canadien avait aussi produit pour l’ONF, il y a quinze ans, l’essentiel RiP! A Remix Manifesto.

◗ On aimerait bien entendre parler plus souvent de ce genre de projet montrant le potentiel bénéfique de l’IA. Cette nouvelle analyse, alimentée par l’intelligence artificielle et les données satellitaires, met en lumière un vaste monde qui échappe à la vue du public, révélant que 75 % des bateaux de pêche, et même 25 % des navires de transport, naviguent sans être identifiés et suivis.

◗ Beau petit projet que ce NearbyWiki. Après avoir donné le nom d’une ville, la carte nous y transporte et présente toutes les entrées Wikipedia des environs.

PHOTO BASALTE ET VOLCANO MÉDIAS, FOURNIE PAR CAFÉ WILLIAM

Télescope 14

Écrit par La Société des demains le 10 janvier 2024

Bonne année! C’est reparti pour une nouvelle année de découvertes et de lectures fascinantes. Merci de nous suivre et de contribuer, par votre curiosité, à imaginer de meilleurs lendemains. Bonne lecture!

Olivier Niquet et les politiciens du futur

Dans sa carte blanche pour La Presse, le chroniqueur et auteur Olivier Niquet exprime ses déceptions face aux politiciens actuels qui, selon lui, ne sont pas des « politiciens du futur ». Il pense que la science-fiction pourrait être une source d’inspiration pour les politiciens, en les aidant à imaginer des scénarios futurs plausibles et à prendre des mesures pour éviter les résultats négatifs. Niquet souligne également l’importance de la pensée à long terme pour bâtir un avenir meilleur. Mentionnons tout de même que les dirigeants des grandes compagnies techno aiment beaucoup la science-fiction mais ont souvent tendance à bien mal comprendre les messages qu’on y retrouve pour se lancer allègrement dans le développement des beaux joujous que les auteurs nous somment d’éviter.

La définition de l’art en constante évolution

Les expériences artistiques immersives ont gagné en popularité ces dernières années, offrant un moyen de fusionner différentes formes d’art et d’offrir des expériences communes. Ces événements constituent une porte d’entrée dans le monde de l’art et complètent les galeries traditionnelles, suscitant de l’enthousiasme pour le mouvement artistique. Cet article sur It’s Nice That comporte quelques jugements personnels, avec lesquels nous ne sommes pas toujours d’accord, mais présente tout de même un survol utile et une belle collection de photos de différentes installations.

Souhaits pour 2024: plus de curiosité, moins de rigidité

Dans sa chronique pour Le Devoir, Nathalie Plaat nous présente ses voeux de psy dans une époque radicale. Elle nous parle d’évolution intérieure mais on peut aussi choisir d’y trouver une invitation à explorer et à imaginer des futurs meilleurs. Ici par exemple; « je nous souhaite de cultiver la curiosité de ce qui nous échappe, de ce qui nous surprend, de ce qui n’était pas prévu à l’horaire. Je nous souhaite de rencontrer des dizaines de lapins blancs, qui nous guideraient sans trop qu’on s’en rende compte vers des mondes intérieurs encore insoupçonnés, peu connus de nous, qui nous feraient élargir la cartographie de nos territoires personnels. »


◗ Selon l’auteur, les robots nous rendront plus humains. Il prédit que le flot de « contenus » générés par l’IA incitera les gens à rechercher des communautés en ligne plus saines et à mettre en avant la créativité des auteurs. Ce flot de « contenu » pourrait également créer une nouvelle ère de médias indépendants, car les conteurs et les reporters talentueux pourraient décider de faire cavalier seul.

Du café poussé par le vent vogue vers Sherbrooke. D’un jour à l’autre le torréfacteur sherbrookois Café William recevra sa première cargaison de café transportée par voilier. De plus, dans sa quête pour un café durable et bas carbone, l’entreprise fait depuis l’automne le rodage de son torréfacteur fonctionnant à l’électricité, une première mondiale.

La carte de France du train vélo. Pratique pour nos lecteurs français, incitatif à la jalousie pour ceux du Québec, une belle carte de la France combinant voyages en trains et déplacements en vélo. (N’oubliez pas de zoomer!)

Télescope 13

Écrit par La Société des demains le 13 Décembre 2023

Des fêtes bien méritées!

En cette période festive, permettez-nous de partager avec vous un retour sur cette année emballante! L’équipe de la Société des demains a eu le privilège de collaborer avec des organisations visionnaires et créatives. Votre confiance et votre audace dans l’exploration des futurs potentiels ont été des moteurs essentiels de notre succès commun. Pour ne nommer que quelques-unes de nos réalisations marquantes de l’année :

  • Notre contribution au débat sur les audiences publiques du CRTC, à travers le rapport « Nouveaux futurs: l’avenir du contenu canadien », a permis d’élargir la compréhension du concept de contenu canadien et de ses implications actuelles et futures pour le secteur audiovisuel canadien. Un grand merci au Fonds des médias du Canada pour leur confiance.
  • L’étude prospective d’Xn Québec a été une aventure fascinante, et nous remercions toute l’équipe pour sa direction éclairée et son engagement. Cette étude exploratoire a permis de dessiner les contours des futurs possibles de la créativité et des expériences numériques pertinentes pour les membres de l’organisme.
  • En septembre et octobre 2023, dans le cadre de son mandat de Grappe de l’industrie audiovisuelle, le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec nous a mandaté pour l’organisation de son forum intitulé PROJECTIONS. Nous saluons son audace d’explorer des scénarios futurs, d’abord dans des laboratoires vivants dont les fruits ont ensuite alimenté les discussions lors d’une journée de réflexion.
  • Magnifique opportunité d’avoir pu accompagner l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dans la conception et développement du projet portant sur les industries culturelles et créatives (« P6 ») lequel s’inscrit dans la programmation stratégique 2024-2027.
  • Nous avons eu l’honneur de collaborer avec la Ville de Gatineau pour lancer la révision de leur politique culturelle. Notre intervention a permis de présenter des initiatives novatrices et inspirantes, issues de villes du monde entier. Nos félicitations vont à l’équipe du service des Arts, culture et lettres de la Ville de Gatineau pour leur travail remarquable. Découvrez ici la nouvelle politique culturelle de Gatineau.
  • L’été dernier, nous avons débuté un parcours de recherche fascinant avec La Factry autour des mesures possibles de la créativité. Ce projet vise une meilleure compréhension du développement et de la mise en pratique des compétences créatives sur le monde du travail en pleine transformation. Quel privilège de plancher sur ces questions et de poursuivre ce chantier en 2024!

Nous vous remercions pour votre partenariat et votre amitié tout au long de cette année riche en réalisations et nous vous souhaitons un temps des fêtes empreint de sérénité, de bienveillance et de moments précieux partagés avec vos proches.

On se retrouve en 2024 pour poursuivre ensemble cette belle aventure!

 

L’équipe de la Société des demains


Les batteries : comprendre un secteur clef en dix points et huit graphiques inédits

Le développement de la filière québécoise de la batterie s’est avéré un des thèmes de l’année côté politique et économique du Québec. Pour en savoir plus sur le domaine au niveau mondial, Le Grand Continent présente un excellent dossier. On y traite du poids de la Chine, des stratégies des différents blocs, des sources de matériaux, on y présente quantité de chiffres en progression exponentielle, et plus encore. Bien que centré sur la compétitivité de l’Europe, c’est un « must » pour comprendre cette industrie en expansion.

On ne peut cependant s’empêcher d’être déçus de l’espace très restreint fait à l’environnement. Les émissions des moteurs électriques (construction des batteries et électricité pour fonctionner) vs celles des moteurs à combustion ne sont que la pointe de l’iceberg, les dommages que l’extraction des composantes de batteries fait subir à l’environnement, sont énormes et ne sont généralement pas ressentis dans les pays qui utilisent le plus de batteries.

La biologie synthétique pour lutter contre le changement climatique

L’équipe de Nesta met à l’épreuve la biologie synthétique. Ils présentent les avantages potentiels tels que la réduction des émissions, la réparation du climat, la biorestauration et l’adaptation. Ces pistes positives sont ensuite suivies des inconvénients potentiels, tels que les impacts environnementaux, l’éthique parfois discutable, la complexité de mettre sur pied une coordination mondiale, le manque de préparation, la question de savoir qui paiera la facture et en récoltera les bénéfices. En conclusion, les auteurs se demandent à quoi pourrait ressembler un « grand pari » sur ces technologies pour combattre la crise climatique.


Les villages d’aînés d’Amsterdam. Les Pays-Bas comptent de plus en plus d’initiatives appelées « villages urbains ». Ce sont des groupes de voisins âgés qui se soutiennent mutuellement et luttent contre la solitude. Ces regroupements leur permettent de repousser leur déménagement en maison de retraite en favorisant l’entraide et les activités communes. On y compte aussi des « communautés d’habitation » qui visent à combattre la solitude pour des personnes de toutes générations.

Razzia sur le sable. Les industriels extraient du sable marin par milliards de tonnes pour répondre à une demande de plus en plus forte, avec de graves conséquences pour les fragiles écosystèmes côtiers. Le sable est devenu la ressource naturelle la plus exploitée au monde après l’eau. Cette course effrénée au sable grignote des plages vastes et sauvages, laissant derrière elles des paysages méconnaissables. La crise du sable nécessite aujourd’hui de passer à l’action pour une gestion plus durable et respectueuse de cette ressource.

Q* d’OpenAI suscite l’enthousiasme et les spéculations sur les prouesses techniques de l’entreprise. Bien que les caractéristiques de Q* n’aient pas été confirmées, il semble s’agir d’un système similaire à Gemini de Google, qui associe la génération de texte à des capacités mathématiques. À mesure que les systèmes d’IA tels que Q* et Gemini améliorent leur raisonnement et leur capacité à résoudre des problèmes, on craint qu’ils ne se voient confier des responsabilités plus importantes, ce qui pourrait entraîner des suppressions d’emplois et perpétuer des biais.

L’écoquartier de Louvain Est à Montréal est le résultat de près de 15 ans de mobilisation citoyenne pour créer un espace combinant conscience sociale et environnementale. Le projet vise la construction d’un quartier résilient et écoresponsable, avec 800 à 1000 logements abordables, dont au moins 50 % de logements sociaux et communautaires. Il inclura également des espaces de production maraîchère et un boisé qui servirait d’îlot de fraîcheur, tout en encourageant la mobilité durable avec un nombre restreint de places de stationnements.

Éoliennes au loin à Santa Cruz, île de Madère, Portugal (Artur Widak/NurPhoto/Getty Images)

Télescope 12

Écrit par La Société des demains le 29 novembre 2023

Pourquoi l’avenir n’est peut-être pas là où vous le pensez

La façon dont les gens conçoivent l’avenir est influencée par leur culture et leur langue, comme le montrent les Aymaras d’Amérique du Sud, qui perçoivent l’avenir comme étant derrière eux et le passé devant. Les locuteurs du darij, un dialecte arabe parlé au Maroc, semblent également imaginer le passé devant et le futur derrière, tandis que certains locuteurs du mandarin représentent le futur en bas et le passé en haut. Le sens dans lequel les gens lisent et écrivent, ainsi que leurs valeurs culturelles, peuvent également influencer leur conception spatiale de l’avenir. Des chercheurs pensent aussi que la conception spatiale de l’avenir dans une société peut être déterminée par le fait que la culture locale met l’accent sur les traditions du passé ou se concentre plutôt sur l’avenir.

Comment l’IA affecte notre perception de soi

Dans cet article au Harvard Business Review, les auteurs explorent la façon dont les gens réagissent aux décisions et au retour d’information provenant de l’IA et autres technologies automatisées. Plusieurs études révèlent que les sentiments varient en fonction que ce soit une personne ou une IA qui nous évalue et que les gens répondent de façon différente selon que la réponse soit positive ou négative. Une réponse positive est mieux reçue venant d’un humain alors que la réaction à une réponse négative est plus neutre. Cependant, on aurait bien aimé qu’au passage les auteurs mentionnent les biais de tels systèmes de décisions.

En Chine, l’urbanisation rapide alimente les craintes liées au paranormal

Fascinant essai chez Aeon au sujet de l’urbanisation rapide des villes chinoises. Le professeur Andrew Kipnisis explique la peur des fantômes et décrit certaines des mesures que les gens sont prêts à prendre pour s’en prévaloir. Il propose cinq facteurs qui, selon lui, sont à l’origine de ce phénomène : « la séparation de la vie et de la mort dans les villes, l’émergence d’une société et d’une économie composées “d’inconnus,” l’idéalisation et le rétrécissement simultanés des familles, et un nombre croissant de bâtiments abandonnés ou en ruine. L’urbanisation fabrique des fantômes. Il y a aussi un cinquième point, qui est distinct de ces autres facteurs mais qui aggrave encore la hantise de la Chine moderne : une politique de répression. »


Le Portugal a fonctionné à 100 % avec des énergies renouvelables pendant six jours d’affilée. Ce pays de 10 millions d’habitants a répondu aux besoins de ses clients grâce à l’énergie éolienne, hydraulique et solaire, testant ainsi le fonctionnement du réseau sans combustibles fossiles.

◗ Le manque d’eau douce est un problème grandissant dans plusieurs régions du monde, la jeune pousse canadienne Oneka Technologies tient peut-être une partie de la solution, avec ses systèmes de dessalement flottants qui transforment l’eau de mer en eau douce grâce à l’énergie des vagues.

◗ Très belle vidéo retraçant l’évolution de la Terre sur une période de 4,5 milliards d’années. D’une durée de 60 minutes, chaque seconde représente environ 1 million d’années et le tout est superbement illustré. À garder dans un coin de l’écran, certaines époques défilent quand même pendant longtemps!

Une ne coalition d’activistes de la société civile, de chercheurs, de travailleurs du système alimentaire et de bailleurs de fonds qui explorent des futurs agricoles alternatifs. Fait avec Midjourney.

Télescope 11

Écrit par La Société des demains le 15 novembre 2023

Une jeune Afrique dans un monde vieillissant

Cet article du New York Times nous offre un survol des grands changements démographiques que vit l’Afrique, soulignant son importance croissante ainsi que ses opportunités et défis en tant que continent le plus jeune. D’ici 2050, un habitant sur quatre sera africain et 35% des jeunes du monde y résideront. L’Afrique – qui n’est évidemment pas un tout homogène mais plutôt très diverse et composée de 54 pays – bénéficie d’une influence culturelle grandissante, traverse une crise de l’emploi, possède un potentiel créatif immense, mais souffre aussi d’une montée de plusieurs groupes militants. 

Quand l’internet devient indéchiffrable

Sous la direction d’Elon Musk, la plateforme la plus populaire pour les nouvelles de dernière minute, X (ex-Twitter), ne lutte plus contre la désinformation, a supprimé les « crochets bleus » sur les comptes de journalistes et réduit la taille de son équipe « confiance et sécurité ». Les chercheurs qui étudient la désinformation sur les plateformes sociales ne disposent plus des outils nécessaires pour faire leur travail ni d’un environnement sûr pour travailler. De plus, les poursuites judiciaires contre les enquêtes sur la désinformation risquent de rendre de plus en plus difficile la compréhension de ce qui se passe dans la sphère publique numérique. Selon Ethan Zuckerman de l’université du Massachusetts à Amherst, « la vague de désinformation autour d’Israël et de Gaza pourrait annoncer un avenir dans lequel ce qui se passe en ligne est littéralement indéchiffrable » (unknowable).

L’agriculture numérique

« Le groupe de travail nord-américain sur l’agroalimentaire numérique (NADAWG) est une coalition d’activistes de la société civile, de chercheurs, de travailleurs du système alimentaire et de bailleurs de fonds qui explorent des futurs agricoles alternatifs. » On y parle de changements climatiques, du droit à la réparation, des droits des travailleurs, d’investissement social, et de plusieurs autres sujets connexes. Intrigant projet avec un partenaire d’ici, le Collectif de recherche écosanté sur les pesticides, les politiques et les alternatives (CREPPA) et avec, présentement en vedette sur leur site, un entretien avec Aurélien Pochard de l’importante Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ), ou il explique que l’innovation est une nécessité pour la souveraineté alimentaire.


◗ Bonne nouvelle, les programmes de science et technologie feront plus de place à la crise climatique. Grâce à une révision des programmes de science et technologie par laquelle Québec veut sensibiliser davantage les élèves du primaire et du secondaire « aux enjeux actuels ».

◗ Un spécialiste de l’IA et cofondateur de Google Brain, Andrew Ng, professeur adjoint à l’université Stanford, a déclaré que les entreprises du secteur des grandes technologies attisent les craintes concernant les risques présentés par l’IA afin d’étouffer la concurrence. Elles nous feraient donc peur non pas par altruisme ou réelles craintes, mais pour encourager de nouvelles législations qui, du même coup, les protégeraient des nouveaux venus dans leur domaine.

Sympathique formule dans La Presse, où « Armés de leurs lectures, les chroniqueurs Chantal Guy et Paul Journet échangent sur les vicissitudes de notre époque, dans l’espoir d’y trouver – peut-être – un sens ». Les lectures en question sont regroupées en bas de page, de quoi faire une belle visite dans votre librairie indépendante préférée!

Image proposée par ChatGPT (à l’aide de DALL·E 3) après avoir lu notre infolettre.

Télescope 10

Écrit par La Société des demains le 1 novembre 2023

Éloge à la complexité

Dans une chronique récente, François William Croteau, ex-maire d’arrondissement sous la bannière de Projet Montréal, plaidait en faveur de la valorisation de la complexité face à la tendance actuelle à simplifier les problèmes. Les événements récents, tels que la crise climatique et la pandémie, ont mis en lumière la complexité de notre quotidien et la nécessité de prendre en compte les interactions entre les différents problèmes sociaux, économiques et environnementaux. Les problèmes tels que la pénurie de main-d’œuvre, la crise du logement et l’itinérance sont interconnectés et nécessitent une approche globale. Croteau nous exhorte à éviter les solutions simplistes au profit d’une démarche nuancée.

Ode aux infrastructures

Entretien avec Deb Chachra, spécialiste des matériaux et professeur d’ingénierie à l’Olin College, et auteure de How Infrastructure Works, un livre examinant l’histoire des systèmes d’infrastructure et des nouveaux défis posés par le changement climatique. Elle décrit comme « infrastructure » tout ce à quoi nous ne prêtons pas attention, mais dont nous dépendons à l’échelle planétaire. Chachra aborde également l’ultrastructure qui se trouve au-dessus des systèmes d’infrastructure, ainsi que le contexte social, les systèmes de pouvoir et la gouvernance. Pour un exemple concret, réfléchissez à Hydro-Québec, notre relation avec cette société d’État, et aux discussions récentes concernant la sobriété énergétique et la filière des batteries.

La nature comme pilier de l’économie mondiale

La nature fournit 100% des matières premières nécessaires à l’économie, mais l’exploitation de ces ressources a triplé depuis 1970, entraînant une perte de biodiversité. Les entreprises ont leur part à jouer dans la protection de la biodiversité, puisque 60% des pressions sur celle-ci proviennent de secteurs tels que la mode, l’agroalimentaire, la pêche et la sylviculture. Plusieurs entreprises ont ainsi lancé des initiatives pour mesurer et améliorer leur impact sur la biodiversité, et certaines vont même jusqu’à nommer un représentant de la nature dans leur conseil d’administration.


◗ Rob Hopkins, fondateur du réseau Transition Town, croit au pouvoir de l’imagination pour créer un avenir meilleur. Selon lui, le fait de puiser dans notre imagination peut entraîner des changements positifs en favorisant l’espoir, la créativité et l’action.

◗ Un nouvel outil permettra aux artistes d’apporter des modifications invisibles aux pixels de leurs œuvres avant de les mettre en ligne. Si elles sont ensuite intégrées à un ensemble d’apprentissage pour Intelligence Artificielle, le modèle qui en résulte sera alors « empoisonné » et se brisera de manière chaotique et imprévisible.

◗ Nous apprécions la redéfinition des modèles établis. D’après le Chef Anthony Strong, l’industrie de la restauration est engluée dans un modèle d’affaires profondément imparfait et des pratiques obsolètes mises en évidence par la pandémie. Afin d’élaborer un modèle d’affaires pérenne, Strong a réduit de moitié sa salle à manger et l’a transformée en une boutique de pâtes et sauces, ouverte toute la journée.

Télescope 09

Écrit par La Société des demains le 18 octobre 2023

À quand un ministre de l’Avenir ?

C’est la question posée par Alexandre Sirois dans La Presse après avoir discuté avec le philosophe Normand Baillargeon et le poète Christian Vézina, et creusé les idées derrière une récente sortie publique du collectif G15+. Un ministère de l’Avenir pourrait faire face aux défis environnementaux, aux changements démographiques et à d’autres problématiques à long terme, avec le mandat de proposer des actions préventives plutôt que curatives. Le livre de Baillargeon et Vézina lance aussi l’idée de ministères tels que l’Éthique numérique, la Décroissance et le Silence pour aborder ces enjeux négligés. Toutes des propositions visant à stimuler la réflexion et à susciter un dialogue constructif sur l’avenir du Québec.

Pourquoi l’internet n’est plus amusant

Kyle Chayka écrit dans le New Yorker que l’internet n’est plus aussi amusant qu’avant. Selon lui, ces réseaux se sont emparés de l’espace public de l’internet, centralisant et homogénéisant les expériences grâce à leurs systèmes de tri des contenus (leurs algorithmes) opaques et changeants. L’internet d’aujourd’hui semble plus vide et moins informatif, avec moins de gens qui prennent des risques en participant et plus de gens qui s’installent dans des rôles de consommateurs passifs. Proposons une version un peu plus optimiste: il y a encore plein de fun sur internet, il faut simplement, « comme dans le temps », chercher un peu et ne pas attendre que tout nous soit présenté sur un plateau d’argent par un algorithme.

Des entreprises en Intelligence Artificielle recrutent des poètes

Des poètes, des romanciers et des écrivains titulaires de doctorats et maîtrises sont engagés par quelques compagnies pour fournir du matériel alimentant l’apprentissage de modèles d’IA. À l’instar des acteurs dont le corps, les gestes et la voix sont synthétisés en échange d’un tarif unique pour ensuite être utilisés à perpétuité, les auteurs ne toucheront rien d’autre que des salaires pendant la période où ils fourniront les écrits. Les habitants des pays du Sud étiquettent déjà des données de formation depuis un certain temps en étant payés une pitance, ce n’est donc pas nouveau, simplement une variation. N’oublions pas que nous faisons tous la même chose gratuitement en utilisant ces produits d’IA. Utilisez-vous ChatGPT ou est-ce vous qui êtes utilisé ?


◗ C’est bien beau échanger avec l’IA pour écrire un petit texte ou générer une image, mais c’est aussi une technologie qui peut résoudre de vrais problèmes. Par exemple, DeepMind utilise l’IA pour identifier les causes de maladies génétiques alors que Toyota Research Institute (TRI) a annoncé une approche générative révolutionnaire pour rapidement enseigner une plus grande dextérité à ses robots.

◗ Finalement, c’était si utile Twitter/X ? Six mois après son départ de la plateforme, NPR a déterminé que les effets en ont été négligeables. Un mémo distribué au personnel indique que le trafic n’a baissé que d’un seul point de pourcentage depuis la décision de dire bye bye à Elon.

◗ Comme bien des idées venues de Silicon Valley, l’IA est vendue à rabais, ou même donnée, le temps de prendre des parts de marché. Qu’arrivera-t-il lorsque ces prix représenteront les vrais coûts? Microsoft commence à le découvrir en perdant de l’argent sur chaque usager du Copilot de GitHub, propriété du géant de Seattle.

Télescope 08

Écrit par La Société des demains le 4 octobre 2023

C’était une grosse rentrée pour la Société des demains! En septembre, nous avons livré au Fonds des médias du Canada un rapport sur l’avenir du contenu canadien. Nous avons aussi publié un rapport de prospective pour Xn Québec, en plus de co-réaliser leur sommet. Finalement, nous avons présenté des laboratoires vivants sur les futurs possibles de l’industrie de l’audiovisuel en amont du Forum du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec le 11 octobre prochain.


Dans Le Devoir, une série au sujet des balados

De plus en plus de médias québécois se lancent dans l’aventure du balado d’information, cherchant à attirer un nouveau public et des annonceurs. Le magazine L’Actualité a décidé de créer un balado basé sur sa populaire infolettre Dollars et cents. D’autres médias tels que Rad de Radio-Canada, La Presse et Le Devoir développent également des balados pour atteindre de nouveaux publics. Le format offre une grande souplesse aux auditeurs et crée un sentiment de proximité, ce qui explique sa popularité croissante. Cependant, ce type de contenu présente des défis en termes de découvrabilité et de monétisation. (Article faisant partie du dossier L’eldorado du balado sur le site du Devoir.)

L’histoire en hallucinations

« Je ne me fais pas d’illusions sur l’exactitude de ces simulations : elles sont truffées de faussetés et d’hallucinations affirmées avec assurance. Cependant, parfois les hallucinations peuvent être une qualité et non un défaut. » Benjamin Breen est professeur à UC Santa Cruz et estime que les grands modèles de langage (LLM) auront un impact positif sur l’enseignement supérieur, en particulier dans les sciences humaines. Selon Breen, les simulations peuvent être complétées par des activités telles que la vérification des faits et la recherche, pour ensuite en améliorer la précision. Les LLM seraient particulièrement utiles pour les étudiants en histoire, car ils s’alignent sur les compétences et les méthodes déjà mises de l’avant dans les cours de sciences humaines.

Une tout autre réalité virtuelle

Cette semaine, suite à l’ajout de capacités de reconnaissance vocale à ChatGPT, Ben Thompson explique pourquoi il conçoit la Réalité Virtuelle comme étant toute réalité dans laquelle les contraintes humaines ont été supprimées. Certes, il s’agit là d’une vision très différente de la RV « classique », mais il s’agit aussi d’une reformulation utile. La RV étant un « espace » dans lequel nous interagissons, l’attacher obstinément à des éléments visuels pourrait être une erreur. Si le fait d’avoir en permanence une IA à côté de votre oreille efface les contraintes de temps, d’espace et la présence humaine, alors on peut considérer qu’il s’agit d’une réalité différente. C’est du moins la vision qu’il propose.


Après l’adaptation, le beau temps. Un autre excellent dossier, celui-ci chez Unpointcinq avec des articles concernant des sujets tels que Sainte-Flavie qui réinvente sa relation avec le fleuve, la communauté anishnabe de Lac-Simon, les corridors écologiques dans la ville et la biodiversité.

Les êtres vivants qui se nourrissent de plastique. Suite à un nombre croissant de découvertes d’enzymes qui peuvent décomposer le plastique, plusieurs groupes tentent d’en industrialiser le processus. On veut démanteler ces matériaux et réutiliser leurs composants de base, en commençant par la mise au point de versions encore plus puissantes, parfois grâce à l’aide de l’IA. En plus de résumer un tel processus, l’article présente aussi quelques projets à grande échelle prévus pour les deux prochaines années.

◗ Des psychologues pressent les gouvernements d’inclure la psychologie dans leur réflexion sur l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques. Selon eux, une meilleure compréhension de la psychologie des citoyens pourrait aider à franchir le pas entre la prise de conscience et le changement de comportement.