Télescope

L’équipe de la Société des demains est constamment à l'affût de signaux du futur, ces bribes de possibilités et indices de changements. C’est ici, dans Télescope, que nous répertorions les signaux les plus utiles, ainsi que les tendances et conclusions que nous en dégageons. Que ce soit par l’infolettre du même nom – envoyée aux deux semaines – ou directement sur cette page, restez au courant de nos explorations.

Télescope 09

Écrit par La Société des demains le 18 octobre 2023

À quand un ministre de l’Avenir ?

C’est la question posée par Alexandre Sirois dans La Presse après avoir discuté avec le philosophe Normand Baillargeon et le poète Christian Vézina, et creusé les idées derrière une récente sortie publique du collectif G15+. Un ministère de l’Avenir pourrait faire face aux défis environnementaux, aux changements démographiques et à d’autres problématiques à long terme, avec le mandat de proposer des actions préventives plutôt que curatives. Le livre de Baillargeon et Vézina lance aussi l’idée de ministères tels que l’Éthique numérique, la Décroissance et le Silence pour aborder ces enjeux négligés. Toutes des propositions visant à stimuler la réflexion et à susciter un dialogue constructif sur l’avenir du Québec.

Pourquoi l’internet n’est plus amusant

Kyle Chayka écrit dans le New Yorker que l’internet n’est plus aussi amusant qu’avant. Selon lui, ces réseaux se sont emparés de l’espace public de l’internet, centralisant et homogénéisant les expériences grâce à leurs systèmes de tri des contenus (leurs algorithmes) opaques et changeants. L’internet d’aujourd’hui semble plus vide et moins informatif, avec moins de gens qui prennent des risques en participant et plus de gens qui s’installent dans des rôles de consommateurs passifs. Proposons une version un peu plus optimiste: il y a encore plein de fun sur internet, il faut simplement, « comme dans le temps », chercher un peu et ne pas attendre que tout nous soit présenté sur un plateau d’argent par un algorithme.

Des entreprises en Intelligence Artificielle recrutent des poètes

Des poètes, des romanciers et des écrivains titulaires de doctorats et maîtrises sont engagés par quelques compagnies pour fournir du matériel alimentant l’apprentissage de modèles d’IA. À l’instar des acteurs dont le corps, les gestes et la voix sont synthétisés en échange d’un tarif unique pour ensuite être utilisés à perpétuité, les auteurs ne toucheront rien d’autre que des salaires pendant la période où ils fourniront les écrits. Les habitants des pays du Sud étiquettent déjà des données de formation depuis un certain temps en étant payés une pitance, ce n’est donc pas nouveau, simplement une variation. N’oublions pas que nous faisons tous la même chose gratuitement en utilisant ces produits d’IA. Utilisez-vous ChatGPT ou est-ce vous qui êtes utilisé ?


◗ C’est bien beau échanger avec l’IA pour écrire un petit texte ou générer une image, mais c’est aussi une technologie qui peut résoudre de vrais problèmes. Par exemple, DeepMind utilise l’IA pour identifier les causes de maladies génétiques alors que Toyota Research Institute (TRI) a annoncé une approche générative révolutionnaire pour rapidement enseigner une plus grande dextérité à ses robots.

◗ Finalement, c’était si utile Twitter/X ? Six mois après son départ de la plateforme, NPR a déterminé que les effets en ont été négligeables. Un mémo distribué au personnel indique que le trafic n’a baissé que d’un seul point de pourcentage depuis la décision de dire bye bye à Elon.

◗ Comme bien des idées venues de Silicon Valley, l’IA est vendue à rabais, ou même donnée, le temps de prendre des parts de marché. Qu’arrivera-t-il lorsque ces prix représenteront les vrais coûts? Microsoft commence à le découvrir en perdant de l’argent sur chaque usager du Copilot de GitHub, propriété du géant de Seattle.

Télescope 08

Écrit par La Société des demains le 4 octobre 2023

C’était une grosse rentrée pour la Société des demains! En septembre, nous avons livré au Fonds des médias du Canada un rapport sur l’avenir du contenu canadien. Nous avons aussi publié un rapport de prospective pour Xn Québec, en plus de co-réaliser leur sommet. Finalement, nous avons présenté des laboratoires vivants sur les futurs possibles de l’industrie de l’audiovisuel en amont du Forum du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec le 11 octobre prochain.


Dans Le Devoir, une série au sujet des balados

De plus en plus de médias québécois se lancent dans l’aventure du balado d’information, cherchant à attirer un nouveau public et des annonceurs. Le magazine L’Actualité a décidé de créer un balado basé sur sa populaire infolettre Dollars et cents. D’autres médias tels que Rad de Radio-Canada, La Presse et Le Devoir développent également des balados pour atteindre de nouveaux publics. Le format offre une grande souplesse aux auditeurs et crée un sentiment de proximité, ce qui explique sa popularité croissante. Cependant, ce type de contenu présente des défis en termes de découvrabilité et de monétisation. (Article faisant partie du dossier L’eldorado du balado sur le site du Devoir.)

L’histoire en hallucinations

« Je ne me fais pas d’illusions sur l’exactitude de ces simulations : elles sont truffées de faussetés et d’hallucinations affirmées avec assurance. Cependant, parfois les hallucinations peuvent être une qualité et non un défaut. » Benjamin Breen est professeur à UC Santa Cruz et estime que les grands modèles de langage (LLM) auront un impact positif sur l’enseignement supérieur, en particulier dans les sciences humaines. Selon Breen, les simulations peuvent être complétées par des activités telles que la vérification des faits et la recherche, pour ensuite en améliorer la précision. Les LLM seraient particulièrement utiles pour les étudiants en histoire, car ils s’alignent sur les compétences et les méthodes déjà mises de l’avant dans les cours de sciences humaines.

Une tout autre réalité virtuelle

Cette semaine, suite à l’ajout de capacités de reconnaissance vocale à ChatGPT, Ben Thompson explique pourquoi il conçoit la Réalité Virtuelle comme étant toute réalité dans laquelle les contraintes humaines ont été supprimées. Certes, il s’agit là d’une vision très différente de la RV « classique », mais il s’agit aussi d’une reformulation utile. La RV étant un « espace » dans lequel nous interagissons, l’attacher obstinément à des éléments visuels pourrait être une erreur. Si le fait d’avoir en permanence une IA à côté de votre oreille efface les contraintes de temps, d’espace et la présence humaine, alors on peut considérer qu’il s’agit d’une réalité différente. C’est du moins la vision qu’il propose.


Après l’adaptation, le beau temps. Un autre excellent dossier, celui-ci chez Unpointcinq avec des articles concernant des sujets tels que Sainte-Flavie qui réinvente sa relation avec le fleuve, la communauté anishnabe de Lac-Simon, les corridors écologiques dans la ville et la biodiversité.

Les êtres vivants qui se nourrissent de plastique. Suite à un nombre croissant de découvertes d’enzymes qui peuvent décomposer le plastique, plusieurs groupes tentent d’en industrialiser le processus. On veut démanteler ces matériaux et réutiliser leurs composants de base, en commençant par la mise au point de versions encore plus puissantes, parfois grâce à l’aide de l’IA. En plus de résumer un tel processus, l’article présente aussi quelques projets à grande échelle prévus pour les deux prochaines années.

◗ Des psychologues pressent les gouvernements d’inclure la psychologie dans leur réflexion sur l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques. Selon eux, une meilleure compréhension de la psychologie des citoyens pourrait aider à franchir le pas entre la prise de conscience et le changement de comportement.

Télescope 07

Écrit par La Société des demains le 13 septembre 2023

Des futurs biaisés?

Vous pouvez approcher cet excellent article d’Alex Fergnani de deux façons. Si vous vous intéressez à la prospective, c’est une belle occasion de réfléchir à votre propre pratique et à comment proposer différentes options pour une vision équilibrée. Si vous connaissez moins le domaine, c’est tout de même une lecture intéressante  pour mieux comprendre comment les visions de certains intellectuels grand public sont parfois biaisées, orientées vers une seule vision du futur, et pas toujours la plus probable ou la plus sensée.

Arrêtons de tester les IA comme si c’était des personnes

Plusieurs scientifiques et chercheurs remettent en question les méthodes utilisées pour tester des grands modèles de langage (LLM), tels que GPT-3 et GPT-4, qui ont montré des capacités remarquables dans des tâches telles que le raisonnement analogique et la réussite à des examens. Est-ce que ces résultats indiquent une compréhension réelle ou sont-ils le fruit d’une astuce statistique? Certains suggèrent donc que pour évaluer les capacités cognitives de ces intelligences artificielles, il faudrait plutôt adapter les techniques utilisées pour étudier les intelligences variées des animaux.

Vive le glanage!

Vous connaissez probablement le mot mais connaissez-vous la véritable activité qui se cache derrière le mot « glaner »? Des milliers de bénévoles participent au glanage dans les campagnes québécoises dans le but de lutter contre la faim, le gaspillage et la pénurie de main-d’œuvre agricole. Ils et elles récoltent les légumes dans les champs d’agriculteurs locaux et se voient attribuer un tiers de la récolte, tandis que les deux autres tiers reviennent à l’agriculteur et aux banques alimentaires. On pense souvent que le futur se trouve dans les technos est les nouvelles idées, mais parfois il suffit de réinventer les pratiques.


◗ Pour la rentrée scolaire, Usbek & Rica nous propose 6 propositions pour l’école du futur. Chaque proposition est basée sur un de leurs articles passés. Nous retenons particulièrement l’idée de rendre obligatoire l’étude du changement climatique à l’école et, évidemment, nous répondons oui à la question Et si on enseignait le futur à l’école ?

◗ On entend régulièrement des appels à de meilleures pratiques en IA, que ce soit côté éthique ou pour réduire les biais, mais il ne faut pas uniquement éviter les manques, il faut aussi inclure une plus grande diversité de voix et s’assurer que des projets se développent partout. C’est en partie ce que vise le African Observatory on Responsible AI.

◗ La France annonce régulièrement de petites et grandes initiatives pro-environnement. On aime bien ce bonus réparation textile. « Pour réparer le cuir de vos chaussures, il sera possible d’obtenir jusqu’à 25 euros d’aide. Comptez 8 euros pour recoller une semelle. Pour les vêtements, une doublure raccommodée verra entre 10 et 25 euros de la facture. »

CHOM5KY vs CHOMSKY!

Télescope 06

Écrit par La Société des demains le 30 août 2023

La Fresque du climat

Un nombre grandissant d’organisations partout dans le monde utilisent la Fresque du climat, initialement créée en France. « Un atelier ludique de sensibilisation aux enjeux du changement climatique. Un outil qui leur permet de mobiliser leurs salariés sur le sujet ou, a minima, de leur faire comprendre certaines décisions centrales ». L’objectif est d’éveiller les consciences et de susciter une réflexion sur les actions à entreprendre. Elle a été suivie par près de 1,2 million de personnes dans le monde et a été traduite dans 49 langues. La Fresque du climat a également inspiré d’autres ateliers sur des sujets tels que la biodiversité, la mobilité et l’économie circulaire. Super initiative que l’on imagine très bien combiner à un exercice de prospective. À suivre?

L’avenir de Hollywood appartient aux humains, pas aux machines

Madeline Ashby, dans un article pour WIRED, se penche sur les implications de la grève de la Writers Guild of America, particulièrement sur le volet IA générative et ses implications futures. Comme c’est généralement le cas avec Ashby, l’article comporte de nombreuses références, des passages drôles, et une vue d’ensemble précise et stimulante du découplage des différents emplois dans le secteur du divertissement. Ashby montre bien comment le contenu généré par l’IA sera ciblé très précisément, probablement au point de nous faire perdre le lien avec les histoires des autres, aboutissant à un charabia de réinterprétations adaptées individuellement à chacun d’entre nous. 

Essai sur la société de provocation

Dans son nouvel essai intitulé La société de provocation – Essai sur l’obscénité des riches, la sociologue et professeure à l’université d’Ottawa Dahlia Namian dénonce l’exhibitionnisme des ultra-riches et l’impact de leurs dépenses extravagantes sur les inégalités et l’environnement. Elle critique la société de provocation qui valorise la surconsommation et le luxe ostentatoire, tout en privant une grande partie de la population de ses besoins essentiels. Namian souligne que la concentration de richesse confère également du pouvoir politique aux riches et remet en question l’idée selon laquelle ils sont les seuls créateurs de richesse.


◗ On a bien hâte! « Explorez les limites de l’intelligence artificielle et de notre connaissance de l’esprit humain avec CHOM5KY vs CHOMSKY! Conçue par Sandra Rodriguez, cette expérience unique en réalité virtuelle arrive à Montréal le 6 septembre ». (Image ci-dessus.)

◗Il y a beaucoup de changements et d’évolutions au cœur du marché des vélos électriques, une multiplication des modèles, l’arrivée de plusieurs nouveaux manufacturiers, et un marché en constante progression. Le développement technologique est évidemment aussi en ébullition, comme ce nouveau concept inventé dans le Loiret, qui est sans batterie ni recharge et équipé d’un « super-condensateur » qui se recharge au freinage et en descente.

Sur les marchés chinois de l’habillement, une bataille pour l’avenir de la diffusion en direct. En Chine, le livestreaming est devenu un moyen populaire pour les entreprises qui veulent stimuler leurs ventes. Les influenceurs, qui tournent régulièrement leurs vidéos dans les boutiques, proposent des rabais tellement bas que les commerces de détail les voient maintenant comme des compétiteurs et leur interdisent l’accès intérieur et à certains marchés.

◗ Vous serez certainement d’accord, ils ne sont vraiment pas aussi beaux que les anciens voiliers. Tout de même on se doit d’apprécier cette résurgence du transport maritime à voile, une alternative durable aux méthodes conventionnelles alimentées par des combustibles fossiles. Évidemment, ces navires à voile modernes ne sont pas de simples répliques, ils intègrent des matériaux avancés et un travail aérodynamique pour optimiser leur efficacité.

Empty Vessels, une performance de violoncelles robotiques contrôlés par IA.

Télescope 05

Écrit par La Société des demains le 16 août 2023

Dimensions personnelles et psychologiques des chercheurs en IA

Le chercheur en intelligence artificielle (IA) Yoshua Bengio exprime sa prise de conscience concernant les risques existentiels que les IA puissantes peuvent présenter pour l’humanité. Il explique comment il a changé d’avis sur la sécurité des IA, passant d’une vision optimiste à une vision plus pessimiste. Un élément particulièrement important à noter est que ce changement de posture suit une prise de conscience « de la structure actuelle de la société et du fait que des outils d’une telle puissance ont une double utilisation, tant pour le bien que pour le mal ». En d’autres mots, Bengio contextualise sa recherche dans le monde réel, au lieu d’une vision académique détachée des impacts ou encore centrée sur le marché comme fin en soit, à l’image de tant d’entrepreneurs de la Silicon Valley.

Nous ne pouvons pas tous être des « doomers »

Selon Rebecca Solnit, dans un article publié chez The Guardian, face à la crise climatique, « les gens semblent souvent davantage intéressés à prouver que nous sommes perdus qu’à prouver que nous pouvons nous en sortir ». C’est sans conteste un équilibre difficile à trouver, que de s’informer parmi tant d’agendas divergents, tout en restant aligné sur le positif et le possible, en plus de faire face aux tragédies déjà en cours. Comme Solnit, nous essayons donc de suivre la philosophie de Gramsci qui parlait de « pessimisme de l’intellect, et d’optimisme de la volonté ». 

Les bibliothécaires des années 1970 qui ont révolutionné le défi de la recherche

Nous partageons cet article trouvé chez Aeon pour deux raisons. Un, c’est captivant si vous vous intéressez à l’histoire de la technologie. Deux, c’est un bel exemple de parcelles d’histoire perdues qui peuvent modifier notre perception du présent et les futurs que nous croirons possibles.

Dans les années 1970, des bibliothécaires ont mis au point des outils de recherche numérique qui ont révolutionné la manière dont les chercheurs pouvaient découvrir les informations pertinentes. À l’université de Syracuse, une bibliothécaire nommée Pauline Atherton a dirigé le développement de SUPARS, qui a ouvert la voie aux moteurs de recherche contemporains. Elle et son équipe ont anticipé un avenir dans lequel les chercheurs travailleraient de plus en plus hors bibliothèques et multiplieraient les demandes, ils se sont alors tournés vers l’intelligence collective pour complémenter l’aide des bibliothécaires.

 

Dossier Arts & IA. Beau dossier sur le site de la Société des Arts Technologiques (SAT), permettant aux lecteurs de « plonger au cœur de développements technologiques et de créations artistiques repoussant les frontières de l’imagination ». (Ci-dessus, Empty Vessels, une performance de violoncelles robotiques contrôlés par IA.)

70 ans de Disney Imagineering. Scott Trowbridge, cadre créatif senior chez Walt Disney Imagineering (WDI), y dirige divers projets et initiatives. WDI, qui a célébré son 70e anniversaire l’année dernière, est responsable de la conception et de la construction des parcs à thème, des centres de villégiature, des attractions et des navires de croisière de Disney. Trowbridge insiste sur l’importance de raconter des histoires et de créer des expériences extraordinaires pour les visiteurs. 

◗ Similaires aux dark stores, les dark kitchens désignent des « restaurants virtuels » ou « cuisines fantômes », accessibles uniquement en ligne via des plateformes de livraison de nourriture sur Internet. Pour plusieurs, considérant leur impact sur le tissu urbain et la diversité de l’offre commerciale, des projets comme cette tour comportant dix étages de dark kitchens sont donc à classer sous la rubrique « futurs indésirables ».

◗ Pour finir en beauté, un compte instagram qui fait du bien. « @futureearth se dit “un club pour le climat où tout le monde est bienvenu et où nous citons toujours nos sources”. »

Plus près que nous le pensons, par Arthur Radebaugh

Télescope 04

Écrit par La Société des demains le 5 juillet 2023

Les « monstres de l’IA

Tout récemment, l’auteur de science fiction Bruce Sterling a écrit un article intitulé « L’IA est la bête la plus effrayante jamais créée » alors que l’anthropologue des cultures et technologies numériques Nicolas Nova a parlé du « Monstre à tentacules lovecraftiennes de l’IA » (l’image vaut le détour). On pourrait croire à l’hyperbole mais comme Nova l’explique, « il s’agit d’un exemple intéressant de la manière par laquelle les experts s’appuient sur des créatures fantastiques pour donner un sens aux technologies. La métaphore du monstre est parfois associée aux profanes ou aux personnes qui n’ont aucune idée de la manière dont ces systèmes fonctionnent. Le monstre tentaculaire de l’IA, et la façon dont il a circulé sur les médias sociaux, montre que ce n’est pas le cas, et que de tels visuels/métaphores peuvent être utilisés pour caractériser ce que sont ces entités, ainsi que leurs connotations morales (comme l’illustrent les adjectifs utilisés par l’auteur : “mal”, “gentil”, “utile”, “amical”) ».

Bref, alors que l’anthropomorphisation à outrance tend à donner une aura de génie et d’inévitabilité aux technologies–et à l’Intelligence Artificielle en particulier, des métaphores de monstres ou autre, peuvent aussi nous donner un vocabulaire et une imagerie utiles pour décrypter une technologie plutôt opaque.

Des véhicules électriques avec de faux leviers de vitesses et de faux bruits de moteur

Le skeuomorphisme définit « un élément de design dont la forme n’est pas directement liée à la fonction, mais qui reproduit de manière ornementale un élément qui était nécessaire dans l’objet d’origine ». Il y a quelques années Apple en avait fait une manie dans ses applications comme le calendrier qui avait une apparence de cuir. Le faux bruit de moteur existe déjà sur certaines voitures électriques, aujourd’hui ce sont différents manufacturiers qui veulent aller encore plus loin en travaillant sur la prochaine génération de véhicules électriques qui seraient dotés d’un faux levier de vitesses, de sons de moteur et qui inclurait même la possibilité d’un faux calage (stall) si vous passez la mauvaise vitesse.

Où sont passés tous les méchants de Disney?

Dans les récents films de Disney, la présence des méchants traditionnels s’est estompée, privilégiant plutôt des histoires axées sur les conflits internes des héros. Cette évolution offre une approche innovante. Toutefois, les méchants traditionnels jouent un rôle essentiel en stimulant l’intrigue et en fournissant une clarté narrative. Leur présence permet de créer des obstacles tangibles pour les héros, les poussant à se surpasser et à accomplir leur quête. Alors, vous préférez votre légende avec ou sans méchant?

 

◗ La prospective ne vise pas à faire des prédictions mais bien à se préparer dès aujourd’hui à ce qui pourrait exister demain. Ce qui ne nous empêche pas d’apprécier une prédiction audacieuse ou une belle illustration farfelue (par exemple l’image ci-dessus), comme celles de l’illustrateur et futurologue Arthur Radebaugh qui, de 1958 à 1962, a enthousiasmé les lecteurs de journaux avec ses visions de l’avenir, dans une superbe bande dessinée dominicale intitulée « Plus près que nous le pensons ».

◗ Le designer Bjørn Karman a développé Paragraphica, un appareil photo sans lentille qui utilise l’intelligence artificielle (IA) pour générer des « photos » de lieux et de moments capturés grâce à une représentation unique. Les appareils se présentent sous forme physique et numérique, avec des cadrans d’apparence traditionnelle qui contrôlent le rayon de recherche, introduisent une trace de bruit visuel et s’assurent de la conformité de l’IA avec le paragraphe écrit. 

Les prototypes de science-fiction sont des laboratoires imaginaires, basés sur des faits scientifiques, qui incitent les créateurs et les lecteurs à réfléchir de manière critique à l’impact de la science et des technologies émergentes, ainsi qu’aux réactions sociales et émotionnelles au sein de la société.

◗ À première vue, l’idée que Netflix ouvre son premier restaurant (à Los Angeles évidemment) peut paraître curieuse, mais le concept n’est pas bête du tout! Baptisé « Netflix Bites », le menu proposera des plats spéciaux élaborés par des chefs célèbres issus d’émissions culinaires populaires.

(Des)Ordres (1974), Vera Molnar.

Télescope 03

Écrit par La Société des demains le 21 juin 2023

L’évolution du « streaming »

Qu’est-ce que ça signifie quand Netflix change sa stratégie de « local pour global » à « local pour local »? Selon Lucas Shaw de Bloomberg, Netflix ne cherche pas seulement à être le plus grand réseau de télévision du monde, mais aussi le plus populaire dans chaque pays. Cette approche vise à rejoindre les spectateurs locaux en proposant des contenus qui leur correspondent et à devenir un incontournable de la télévision mondiale. Certains craignent d’ailleurs que Netflix ait le pouvoir de remplacer leurs propres industries locales s’ils ne mettent pas en place des mesures de protection. Verra-t-on enfin davantage de contenu original québécois sur la plateforme? Ce sera intéressant de voir si Netflix augmentera la production locale au pays dans le contexte de C-11 et de quelle façon.

Un laboratoire de l’industrie du futur… peut-être

Selon l’équipe de Kickmaker qui ont parlé à Usbek & Rica, les micro-usines pourraient jouer un rôle dans la réindustrialisation de la France post-Covid tout en préservant l’environnement. Située à Paris mais aussi à Lyon, Nantes, Shenzhen, Boston et Montréal, cette agence d’industrialisation de projets technos conçoit des prototypes et de petites séries de produits, permettant une économie de ressources et une plus grande proximité avec les clients et fournisseurs. Seuls bémols à ce modèle tout de même très intéressant; la provenance des matériaux et la réparabilité. On a beau concevoir et assembler localement, les métaux rares viennent habituellement de loin et sont extraits dans de mauvaises conditions pour les travailleurs. De plus, si le produit est peu ou pas réparable, on gaspille rapidement les petites économies faites lors de la conception.

IA et droit d’auteur

L’IA générative prétend produire de nouveaux langages et de nouvelles images, mais lorsque ces idées sont basées sur du matériel protégé par des droits d’auteur, à qui revient le mérite? Un article de recherche présenté par quelques auteurs–dont Peter Henderson, candidat au doctorat en droit à l’université de Stanford–présente le contexte historique de « l’usage acceptable » (« Fair Use ») et explore plusieurs scénarios hypothétiques dans le but d’illustrer les complexités engendrées par l’IA. L’un de ces scénarios remet en question la légalité d’un système d’intelligence artificielle lisant mot pour mot une œuvre protégée par le droit d’auteur.

 

◗ Avez-vous déjà entendu parler de VICA (volatilité, incertitude, complexité et ambiguïté, VUCA en anglais). Ou alors de FANI (fragile, anxieux, non linéaire et incompréhensible, BANI en anglais)? Nous préférons ce dernier, plus apte à décrire notre époque, et nous avons récemment découvert celui-ci, qui date de quelques années mais n’a pas bénéficié de beaucoup de visibilité; DELA (dynamique, émergent, liminal, anthropocentrique). Sans présenter de méthode définie, ces trois acronymes proposent chacun un cadre sommaire qui peut être utilisé pour mieux comprendre l’environnement et la position stratégique de votre organisation.

◗ Être trop dogmatique, c’est une mauvaise idée. D’un autre côté, s’inventer un dogme comme cadre de création peut donner de beaux résultats et parfois attirer l’attention sur des concepts importants. C’est pourquoi le Torontois Dré Labre s’est inspiré du Dogme95 pour formuler le Dogme 25, un manifeste encadrant la réalisation de films avec l’aide d’Intelligences Artificielles.

◗ Les nouvelles images créées par les IA génératives sont divertissantes à inventer et donnent des résultats étonnants, mais nous avons quand même un gros faible pour ces superbes images des débuts de l’art informatique des années 50 et 60 (comme l’image ci-dessus).

◗ On peut trouver plein de belles références sur Utopithèque, et même une page à-propos qu’on aime. « L’action qu’il nous faut aujourd’hui est une action constante, sereine et de longue haleine. Une action où l’on se donne le temps de se reposer, de rêver, d’être joyeux … Cette utopithèque se veut une collection de récits qui font du bien, qui nous font du bien et qui nourrissent une action génératrice et joyeuse. »


L’éditorial cette semaine

L’IAnxiété, le malaise contemporain

Écrit par Catherine Mathys le 21 juin 2023

En général, les discussions autour de l’intelligence artificielle font peur. Avec raison. Il se ne passe pas un mois sans qu’on annonce les prouesses spectaculaires d’une technologie qui pourrait, à terme, remplacer une fonction occupée par des humains.

On se sent désemparés par la vitesse à laquelle les choses vont. Même ceux qui sont plongés dans la veille de ces nouveautés (salutations!) sont essouflés par le rythme des nouvelles capacités de ces technologies.

Tout ceci nous plonge dans un état anxieux. Ce qui ajoute une couche d’angoisse, c’est aussi de voir les discussions entre sommités de l’apprentissage profond qui ne s’entendent pas sur les possibles répercussions d’une généralisation de l’intelligence artificielle dans toutes les sphères de la société. Quand on voit Yann Le Cun et Yoshua Bengio, qui ont remporté ensemble avec Jeff Hinton le prix Turing en 2019, l’équivalent du Nobel en informatique, être aux antipodes sur la question de l’IA qui tourne mal, on ne sait plus à quel saint se vouer.

Cet état anxieux a été qualifié par certains de AI-nxiety en anglais ou IAnxiété, pour nommer le malaise occasionné par les effets de l’intelligence artificielle sur l’humanité. Cela dit, plus souvent qu’autrement, l’IAnxiété concerne d’abord et avant tout la peur de se faire remplacer par des robots dans nos emplois.

Cette crainte du grand remplacement liée aux technologies n’est pas nouvelle. En fait, l’économiste John Maynard Kaynes parlait de “chômage technologique” dans les années 30. Il définissait le terme de la manière suivante: le chômage causé par la découverte de moyens qui permettent d’économiser le recours à la main-d’œuvre tout en dépassant notre capacité à trouver de nouvelles fonctions pour cette main-d’œuvre. C’est pas mal de ça dont il s’agit encore aujourd’hui.

Le phénomène lui-même existait bien avant, bien sûr, souvent en lien avec l’apparition d’une nouvelle technologie. Un exemple qui est souvent rapporté dans la littérature est celui des allumeurs de réverbères de New York qui ont décidé, le 24 avril 1907, de faire la grève. Cette nuit-là, les 25 000 réverbères de la ville sont restés éteints. Les seuls endroits éclairés sur l’île de Manhattan étaient autour du Central Park où des réverbères électriques avaient été installés.

L’invention de l’ampoule électrique était perçue par bien des gens comme une avancée. Mais du point de vue des allumeurs de réverbères qui allaient perdre leur emploi, il fallait se battre contre cette innovation. Ailleurs dans le monde, en Belgique, notamment, les allumeurs ont même saccagé les réverbères électriques.

Tout ceci fait écho aujourd’hui. Même si on a l’impression que des avancées sont possibles avec une nouvelle technologie, il y a toujours des gens qui écopent dans le processus. Et quand des emplois et des revenus sont en jeu, il faut s’attendre à de la résistance et à de l’anxiété. D’autant plus que cette peur n’est pas illégitime. Un récent rapport de Goldman Sachs évoque 300 millions d’emplois à temps plein qui seraient affectés d’une manière ou d’une autre par les avancées en intelligence artificielle.

La question inverse serait peut-être plus porteuse. Quels emplois sont moins à risque d’être remplacés par des machines ou mieux encore, quels emplois seront créés grâce aux avancées de l’intelligence artificielle? En effet, certains disent même que ça ouvrirait certaines opportunités qui n’existaient pas avant. D’ailleurs la plupart des emplois d’aujourd’hui n’existaient pas au début du 20e siècle. L’économiste David Autor indique que 60% des emplois actuels étaient inconnus en 1940. Selon un nouveau rapport sur l’avenir de l’emploi du Forum économique mondial, environ 23 % des emplois devraient changer d’ici 2027, ce qui inclut 69 millions d’emplois créés et 83 millions supprimés.

Revenons-en à l’IA. Un futuriste entendu à SXSW cette année, Ian Beacraft, disait : vous n’allez pas perdre votre emploi, vous allez perdre votre description de tâches.

Alors on fait quoi pour apaiser notre anxiété généralisée?

On s’informe, on apprend, on cherche à mieux comprendre. La littératie numérique reste essentielle. En comprenant mieux ce que l’IA peut et ne peut pas faire, on aura une meilleure idée de la valeur de notre contribution. L’IA ne comprend pas le contexte d’un problème, ne comprend pas l’amitié, ni l’empathie.

L’autre remède à l’anxiété est une étude de Korn Ferry qui indique qu’il va manquer 85 millions de personnes d’ici 2030 pour occuper tous les emplois disponibles. L’IA va donc aider à combler ce fossé plutôt que de prendre tous les emplois, selon l’étude. Courage, chers amis humains. Il va peut-être falloir réapprendre à devenir de meilleurs humains après avoir passé le 20e siècle à essayer de devenir des machines.

Éditorial publié initialement dans notre infolettre Télescope 03.

Le macroscope : Un instrument pour éclairer notre passé, notre présent et notre avenir

Écrit par Patrick Tanguay le 7 juin 2023  •   •  •  • 

Au XVIIe siècle, des souffleurs de verre hollandais comme Hans Jansen et son fils Zacharias ont révolutionné le monde de l’optique en fabriquant le premier microscope composé. Leur conception ingénieuse, qui utilise plusieurs lentilles pour grossir les objets, dévoile un univers complexe hors de portée de l’œil nu. À la même époque, d’autres chercheurs, comme Anton van Leeuwenhoek, ont fait progresser la microscopie en révélant le monde invisible des micro-organismes. Ces artisans ont su élargir notre perspective, en mettant en lumière les moindres détails de l’existence.

Cependant, l’impact de leur travail se répercute au-delà du monde microscopique. Il se retrouve également dans le domaine de l’astronomie, où les télescopes, le pendant macroscopique des microscopes, nous donnent un aperçu du cosmos. Le télescope, telle une machine à remonter le temps, nous offre des images du passé lointain grâce à la vitesse «limitée» de la lumière. En observant une étoile située à un milliard d’années-lumière, nous ne la voyons pas telle qu’elle est, mais telle qu’elle était il y a un milliard d’années. Ces « photons qui voyagent dans le temps » fournissent aux astronomes des informations inestimables sur l’évolution de l’univers.

Ces deux perspectives–microscopique et macroscopique–sont profondes. Mais à mesure que nous avançons dans le XXIe siècle, une époque caractérisée par des systèmes complexes et des changements rapides, un nouveau concept émerge réunissant ces deux points de vue : le « macroscope ». 

Le concept, proposé pour la première fois par le designer John Thackara puis autour duquel Matt Webb a su élaboré, le macroscope nous aide à comprendre l’effet cumulatif de nombreuses petites actions, donnant ainsi un sens à des systèmes complexes qui s’étendent à des échelles micro et macro. Ce concept, qui rappelle la dualité de Richard Feynman regardant une fleur et la perspective de la Terre entière promue par Stewart Brand, offre un nouvel angle de vue pour comprendre notre monde.

Un macroscope n’est pas seulement un outil d’observation : il peut orienter nos actions et nos innovations, en particulier dans le domaine du design. À l’instar des souffleurs de verre qui ont ouvert la voie à l’optique, les designers modernes ont pour mission de créer plus que des objets fonctionnellement esthétiques. Ils jouent un rôle déterminant dans l’évolution culturelle. Comme le dit éloquemment le designer Jack Schulze, le design est une question « d’invention culturelle », un processus qui oblige les designers à participer à l’évolution du monde et à le propulser vers l’avant.

Le défi est immense. Prenons l’exemple du système financier mondial, une structure si vaste et si complexe que même les esprits les plus brillants peinent à l’appréhender dans sa totalité. Le quasi-effondrement de ce système en 2008-2009 illustre la nécessité de disposer d’un outil permettant de visualiser des structures complexes comme celles-ci à l’échelle humaine, en montrant à la fois les impacts individuels et la dynamique globale. Nous avons essentiellement besoin d’un macroscope financier.

Un tel macroscope serait une révélation comparable à la vision de la fleur de Feynman ou de la photographie de la « bille bleue » (Blue Marble) pour la première fois. Un tel outil pourrait mettre en lumière les effets personnels de la dette et de la finance, tout en éclairant les rouages complexes de l’économie mondiale. Il pourrait humaniser des concepts abstraits, en facilitant les connexions et en permettant une action éclairée.

Les macroscopes pourraient également être déployés dans d’autres domaines d’importance culturelle, en nous permettant de comprendre clairement notre place dans le monde et en nous donnant les moyens de participer à son façonnement. En révélant une vue d’ensemble et en la reliant à l’expérience individuelle, les macroscopes pourraient stimuler une évolution dans le domaine du design et dans d’autres domaines, en nous permettant de nous engager dans notre travail (craft) de manière plus efficace et plus pertinente.

Cette semaine je voulais faire un lien entre le nom de notre infolettre et le concept de macroscope, tel que je l’ai découvert dans un excellent billet par Matt Webb. Je voulais aussi le relier au microscope et admettre que même si nous utilisons ici le télescope comme métaphore pour l’idée de voir loin, les télescopes voient en fait le passé de l’espace. Mais je n’avais plus assez de temps. J’en ai donc profité pour faire un petit test avec ChatGPT en mode GPT-4. Je lui ai demandé de me résumer l’article, puis de me parler de deux sujets précis, et enfin de me mélanger le tout en un seul article. Le résultat est ci-dessus, et c’est ma fois pas mal bien!

Éditorial publié initialement dans notre infolettre Télescope 02.

Télescope 02

Écrit par La Société des demains le 7 juin 2023

Bienvenue dans le nouveau surréel

Waymark, une société de création vidéo basée à Détroit, a produit le film Frost entièrement avec l’aide de l’IA de création d’images DALL-E 2. Chaque plan a été généré par l’outil en utilisant D-ID, qui anime les images fixes pour ajouter du mouvement aux plans. Les créateurs parlent d’une «esthétique étrange», ils ont raison, mais c’est aussi une esthétique disparate. Un peu comme si c’était un film d’animation fait à la main (pensez à certains classiques de l’ONF) pour les plans éloignés et un jeu vidéo un peu ordinaire pour les plans rapprochés, avec quelques variations entre les deux. À voir quand même pour se maintenir à jour dans l’évolution du domaine. 

L’expérience de Corridor Crew avec son Rock, Paper, Scissors nous paraît plus intriguante, tout comme le Last Stand de Hashem Al-Ghaili.

Le droit à la réparation, antidote à l’obsolescence programmée

Le ministre Simon Jolin-Barrette a récemment déposé un projet de loi pour lutter contre l’obsolescence programmée, le projet de loi 29. Peu de temps avant, Alexandre Couture publiait un billet chez Unpointcinq, présentant le droit à la réparation comme antidote à l’obsolescence ou il faisait un survol de la situation, des succès et bémols de la politique Française et de la situation au Québec pré projet 29. Ce dernier se décline en cinq mesures phares : « l’interdiction de l’obsolescence programmée, la création d’une garantie de bon fonctionnement, le renforcement du droit à la réparation, la mise en place d’une mesure anti citron pour les automobiles et l’établissement de normes pour définir un chargeur universel. »

De nouvelles dyades ? L’effet de l’anthropomorphisation des robots sociaux sur l’empathie envers les êtres humains

Pour faire suite à l’édito de Catherine Mathys il y a deux semaines, nous attirons votre attention sur une étude récente qui a révélé que l’attribution de certaines dimensions mentales aux robots sociaux influencerait inversement l’empathie envers une personne. Ces résultats suggèrent que l’adoption de schémas sociaux avec des robots sociaux affecte la manière dont les individus perçoivent et interagissent avec les autres. L’étude souligne la nécessité de poursuivre les recherches pour mieux comprendre les conséquences sociales des interactions entre les humains et les robots sur l’empathie et les relations humaines.

 

◗ Le même jour que l’envoie de notre premier Télescope, Yoshua Bengio écrivait un billet de blogue au sujet de l’apparition potentielle d’IA malveillantes. mais nous voulons plutôt attirer votre attention sur la réplique de Philippe Beaudoin qui présente un point de vue que nous n’avions pas rencontré auparavant. “In a world with superintelligence, humans are no longer the only game in town. There will likely be other independent super intelligent AIs with different goals. Imagining such an environment makes the doomsday scenarios you envision harder to believe. Indeed, in such an environment we must imagine superintelligent agents that compete or collaborate with each other.”

◗ Prospective et tendances sont souvent un peu mélangées. Oui nous utilisons le mot « tendance » mais pour des phénomènes plus profonds et variés que les modes de type « oh! C’est tendance! » Ce court article chez Contagious se rapproche déjà un peu de notre vision, avec une emphase sur la pertinence (“meaningfulness”). “Culture is made up of forces: the crosswinds, efforts, and influences of ideas and behaviours. … In realising how we’ve failed physics, we need to commit to the real equation for force: weight—or meaningfulness—times its speed—or its staying power or momentum.”

◗ Comment vivrons-nous dans 10 ou 20 ans? Comment s’adapter au vieillissement de la population, aux familles toujours plus petites, à des besoins de densité urbaine, aux défis climatiques, à la décarbonisation de l’économie? La cohabitation, comme par exemple ce projet en construction à Lachine, offre des pistes de solutions à certaines de ces questions.


L’éditorial cette semaine