Télescope 54

Faire de la prospective, ce n’est pas s’évader dans un monde lointain

Entretien avec deux des responsables du rapport prospectif de l’assureur AXA. On y représente très bien le rôle de la prospective aux côtés de la prévision classique. Selon eux, faire de la prospective, ce n’est pas s’évader dans un monde lointain ou abstrait, mais bien une démarche ancrée dans le réel qui utilise le long terme et l’improbable pour mieux agir dans le présent. En imaginant des scénarios possibles, y compris les moins souhaitables, on développe une agilité mentale essentielle pour anticiper et se préparer à des situations inédites ou imprévues. Comme on le disait, cette approche complète la prévision classique basée sur des données historiques en explorant des « What if? » réalistes qui permettent d’envisager les conséquences et les réponses adaptées à des chocs extrêmes. Pour se diriger vers des futurs plus désirables, il faut donc d’abord être capable de les imaginer, car anticiper ces scénarios est le meilleur moyen de construire des solutions collectives efficaces.

Quel est ce problème à mille milliards de dollars, au fait ?

Le critique de la techno Ed Zitron a des opinions bien arrêtées concernant l’IA et une plume bien aiguisée. Peut-être trop même, puisqu’il a tendance à écrire de très, très long textes. Thomas chez Algonaute a eu la gentillesse de résumer, en français, un récent pamphlet de Zitron, « l’IA est un gouffre financier » (AI Is A Money Trap). L’industrie de l’IA générative est caractérisée par des coûts énormes et une rentabilité quasi inexistante, avec des startups qui brûlent des milliards sans parvenir à devenir viables ou attractives pour des rachats. Les investissements massifs dans des centres de données à courte durée de vie et des infrastructures coûteuses profitent principalement aux grandes entreprises technologiques (Microsoft, Google, Amazon, etc.) limitant la concurrence. Malgré des valorisations élevées, des sociétés comme Anthropic ou Perplexity peinent à trouver un modèle économique durable, ce qui pointe vers une possible bulle financière similaire à la crise des subprimes de 2008. 

Notre façon d’envisager l’avenir doit changer

Sarah Housley, dont le livre Designing Hope: Visions to Shape Our Future vient tout juste d’être publié, explique pourquoi nous devons envisager les futurs différemment. Selon ses recherches, beaucoup de gens sont inquiets et pessimistes quant à l’avenir, la majorité des jeunes le considérant même comme effrayant ou irrémédiable. Cependant, des mouvements progressistes tels que le solarpunk, qui prône des valeurs antiracistes, féministes et inclusives, offrent des perspectives encourageantes ancrées dans la communauté et la créativité. Les innovations sociales telles que la décroissance, la réutilisation adaptative des ressources existantes et le passage à des régimes alimentaires flexitariens montrent comment nous pouvons évoluer vers des modes de vie plus durables et plus équitables. Housley affirme, avec raison, qu’en encourageant la diversité des idées et l’action collective, nous pouvons inspirer le changement et construire un avenir meilleur, au-delà des discours dominants, souvent négatifs.


Il a vendu son image, aujourd’hui, son avatar fait la promotion de compléments alimentaires sur TikTok. Cette version de M. Jacqmein est disponible sur internet, vendant tout ce qu’un annonceur peut souhaiter lui faire vendre, à condition que cela soit conforme aux directives marketing de la plateforme. C’est ce à quoi M. Jacqmein avait consenti, mais maintenant qu’il a vu son avatar en action, il le regrette.

Double récolte : les panneaux solaires verticaux et les cultures prospèrent côte à côte. Des chercheurs de l’Université d’Aarhus ont démontré que les panneaux solaires verticaux bifaciaux orientés est-ouest permettent au blé et aux mélanges herbe-trèfle de maintenir des rendements comparables aux champs ouverts, tout en produisant de l’électricité. Ce système agrivoltaïque nécessite 18 à 26 % moins de terres que des installations séparées, réduit les émissions de CO₂ et bénéficie d’une meilleure acceptation visuelle que les parcs solaires conventionnels.

Gavin Newsom signe la première loi aux États-Unis sur la sécurité de l’IA. Elle est déjà scrutée par le Congrès et d’autres États comme un exemple à suivre, alors que les législateurs cherchent à encadrer une technologie émergente qui a été adoptée par l’administration Trump dans la course contre la Chine, mais qui suscite également des inquiétudes quant à son potentiel nuisible.